L’industrie textile est l’une des industries les plus polluantes au monde, et cela se produit à toutes les étapes de la chaîne de production.

Dans le monde du textile, ce n’est pas parce qu’une fibre est bio que le tissu est écolo !

La transformation même du textile pose problème, avec l’importation par avion, l’utilisation d’eau, l’utilisation de produits chimiques, l’agriculture (fibres naturelles) et l’élevage des animaux (fibres animales), les apprêts, la teinture, et bien d’autres facteurs. Sans oublier l’éthique humaine… j’ai travaillé 10 ans dans l’industrie du vêtement, j’ai vu l’exploitation humaine et le gaspillage textile de mes propres yeux… Et ici à Montréal !

Les méthodes de tissage, l’environnement dans lequel elles sont réalisées, ainsi que le mélange de fibres peuvent aussi empêcher ou retarder la décomposition d’un tissu, même si les fibres à la base sont naturelles.

Cet article n’est pas là pour vous déprimer, mais pour vous éclairer, prendre conscience et montrer qu’il existe également des solutions et des changements possibles !

Les certifications

De plus en plus de fabricants obtiennent des certifications Oeko-Tex ou autres, et il y a de plus en plus de diverses certifications dans le monde du textile.

Cela inspire confiance à tous, mais nous avons également la responsabilité, en tant que couturières amateurs, de connaître et de reconnaître les différentes fibres afin de mieux acheter. Et c’est l’utilisation que nous en faisons, ainsi que son entretien, qui compte aussi en fin de compte !

Il ne faut pas oublier que les certifications sont également une question de marketing ! J’ai déjà vu des marques de vêtements se vanter d’être écoresponsables, alors que seulement 20 % de la matière première de leurs vêtements l’était réellement !

Les certifications font également augmenter le prix des matières textiles, mais ce n’est pas parce qu’un tissu n’est pas certifié ou recyclé qu’il n’est pas de bonne qualité. Tout comme le café, le chocolat et les vins biologiques, certains fabricants utilisent de bonnes méthodes de fabrication, même s’ils n’ont pas payé pour obtenir une certification.

Aujourd’hui, je retrouve des tissus que j’ai l’habitude d’acheter depuis des années, des matériaux de bonne qualité provenant de fabricants et de fournisseurs de confiance. Ces tissus n’avaient pas la certification Oeko-Tex jusqu’à présent, et pourtant, maintenant qu’ils l’ont, leur prix a considérablement augmenté, même si c’est toujours le même produit!

On lave trop !

Et notre mode de vie reflète également notre façon d’entretenir nos vêtements. Cela commence par un entretien et une lessive responsables, en utilisant des produits de nettoyage écologiques, en lavant à l’eau froide, en diminuant l’intensité de l’essorage, en utilisant un sac pour retenir les particules de microplastique et en suspendant nos vêtements à l’air libre pour allonger leur durée de vie textile.

De plus, si le vêtement n’a pas d’odeur, que vous l’avez porté que quelques heures, que vous n’avez pas transpiré et qu’il n’est pas sale, portez-le une deuxième fois! Nous lavons trop nos vêtements !

Nous lavons trop nos vêtements et nous ne lavons pas assez les textiles d’intérieur, tels que les rideaux qui accumulent de la poussière.

Les lavages fréquents gaspillent de l’énergie et nuisent à nos eaux. Au lieu de cela, dans la mesure du possible, aérez vos vêtements à l’extérieur et lavez les taches à la main. Étendre ses vêtements secs sur la corde à linge l’hiver permet à nos pauvres fibres emprisonnées dans nos tiroirs d’enfin respirer un peu! Qui dit froid, dit bye bye bactéries! Je le fais chaque hiver, on me trouve bizarre, mais je vois une différence!

On passe des heures à la confection de nos vêtements sans oublier les ajustements. Pourquoi les surlaver? Cela les use prématurément et les rend moches.

Les microplastiques libérés lors du lavage sont nocifs pour l’environnement. À chaque lessive, d’innombrables microfibres de textiles passent des machines à laver aux rivières, aux lacs et aux océans. C’est ce qu’on appelle les microplastiques.

Les vêtements contenant des fibres synthétiques libèrent des particules de plastique, notamment lors du lavage. Ces fibres plastiques se retrouvent dans les eaux usées et ne peuvent pas encore être efficacement filtrées.

Les particules microplastiques pénètrent dans la mer, accumulent des toxines et sont ingérées par les poissons et autres animaux marins. Le plastique de nos vêtements finit ainsi dans nos assiettes, ce qui nuit non seulement à la nature, mais aussi à nous !

On mange nos bas et nos bobettes C’est quand même fou !

Pour protéger la biodiversité, des sacs Guppyfriend ont été créés par des entrepreneurs allemands. Ils ont lancé le sac Guppyfriend en collaboration avec des partenaires australiens. Le sac Guppyfriend est depuis devenu une solution populaire pour réduire la pollution par les microfibres dans le monde entier.

Cela permet de retenir les microplastiques dès qu’il y a un tantinet de fibre synthétique, notamment l’élasthanne qui rend nos vêtements hyper confortables ! Limiter les lessives et l’essorage intensif est important, car les microplastiques présents dans l’océan représentent un enjeu environnemental plus important que vos retailles de tissus. De plus, le vêtement que vous avez pris beaucoup de temps à confectionner durera plus longtemps !

Achetez moins, achetez mieux !

J’ai aussi connu les achats compulsifs de tissus! Maintenant, j’analyse mes réels besoins et je crée en m’assurant d’avoir une ligne directrice dans mes choix de fibres et de couleurs, de sorte que mes précieuses retailles puissent être réutilisées.

Ma précieuse formation en ligne « Les fibres et matières textiles » éduque les apprenants pour mieux acheter, mieux choisir, connaître et reconnaître les fibres, et être consciente que cette passion peut et doit devenir écoresponsable !

Il n’y a pas de fibres parfaites. Elles ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients. Les fibres naturelles proviennent de l’agriculture (requérant de l’eau et des terres) ou des animaux (élevage). Les fibres artificielles nécessitent divers types de produits chimiques, tandis que les fibres synthétiques, jusqu’à récemment, étaient fabriquées à partir du pétrole et sont considérées comme non biodégradables. Heureusement, de nouvelles méthodes émergent, par exemple le nylon qui peut maintenant être recyclé à l’infini.

Malheureusement, l’activité humaine engendre des dégâts… Heureusement, des solutions sont trouvées !

L’univers du textile est en plein essor pour devenir le plus possible écoresponsable !

Au moment où j’écris cet article en 2023, il est encourageant de constater que de plus en plus de fabricants développent des fibres recyclées, adoptent des méthodes de fabrication écoresponsables, utilisent des solvants organiques, et qu’il est même possible aujourd’hui de fabriquer des fibres synthétiques qui sont biodégradables sur une période plus courte que les méthodes conventionnelles.

Nous sommes à une époque de changement, et il y aura de plus en plus de belles alternatives au cours de la prochaine décennie. Le monde du textile est en plein essor! Pour le moment, il est important de prendre conscience que chaque retaille devient précieuse et que de bonnes méthodes d’entretien peuvent faire la différence, même à petite échelle.

Et surtout, faisons notre lessive avec des sacs qui retiennent les micro-organismes, comme les sacs Guppyfriend, et utilisons des produits de nettoyage écologiques en attendant d’avoir accès à de nouvelles fibres plus écoresponsables.

La mode durable

La mode durable commence avec ce que nous avons à la maison, par les tissus que nous avons déjà achetés, par nos vieux vêtements qui pourraient avoir une deuxième vie (Upcycling). Rentabilisons nos retailles en fabriquant de petits projets utiles, recyclons nos vêtements existants, transformons-les en autre chose, récupérons certaines merceries ou encore pourquoi pas teindre nos tissus ou vêtements pour avec des teintures non nocives pour leur donner une 2e vie.

Personnellement, je pratique ces principes depuis des dizaines d’années. Parfois, je me sens comme un extraterrestre, alors soyons toutes ensemble des couturières extraterrestres responsables !

Nous consacrons également beaucoup de temps à nos confections, alors n’ayons pas peur d’acheter de la qualité! Un tissu bas de gamme donne un projet de couture bas de gamme. Et aura une durée de vie courte. Point !

Vous vous dites sûrement : finalement, la meilleure façon d’être écolo serait tout simplement d’être tout nu! Avec nos durs hivers, pour ma part, je préfère être bien habillé chaudement !

De plus, avec le réchauffement climatique et les rayons UV de plus en plus dommageables, éliminer le textile ne serait pas non plus la meilleure solution !

C’est pour cela qu’il est important de connaître cet univers pour faire de meilleurs choix !

Miss Rouge à Lèvres 👄

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